photo Yves Renaud
LES FELUETTES
Opéra en deux actes de KEVIN MARCH
Livret MICHEL MARC BOUCHARD
Mise en scène SERGE DENONCOURT
Simon Doucet (jeune) ÉTIENNE DUPUIS
Le Comte Vallier de Tilly JEAN MICHEL RICHER
Simon Doucet (vieux) GINO QUILICO
Monseigneur Jean Bilodeau GORDON GIETZ
La Comtesse Marie-Laure de Tilly AARON ST.CLAIR NICHOLSON
Mademoiselle Lydie-Anne Rozier DANIEL CABENA
Jean Bilodeau (jeune) JAMES MCCLENNAN
Père Saint-Michel TOMISLAV LAVOIE
Timothée Doucet CLAUDE GRENIER
Le Baron de Hüe PATRICK MALLETTE
Jeune étudiant danseur FÉLIX MONETTE-DUBEAU
Orchestre Métropolitain
Choeur de l’Opéra de Montréal
Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts
les 24, 26 et 28 mai 2016 Ã 19h30
Une première mondiale
L’histoire : De confesseur à confessé…
En 1952 Monseigneur Jean Bilodeau, un évêque ayant fréquenté le collège de Roberval au Lac Saint-Jean quarante ans plus tôt, vient écouter ce qu’il croit être la dernière confession de son ancien camarade de classe Simon Doucet, incarcéré depuis 1912. À sa grande surprise, au lieu d’entendre la confession d’un mourant, il se retrouve à être spectateur contre son gré d’une pièce de théâtre interprétée par un groupe de prisonniers relatant les événements qui ont mené à l’incarcération de Simon. Leur objectif : soustraire de l’évêque la confession de son rôle dans la mort de Vallier de Tilly, grand amour de Simon et cause de son emprisonnement.
CRITIQUE
La pièce se déroule entièrement en prison et les personnages sont interprétés par les détenus qui portent des vêtements de travail gris. Les musiciens, vêtus de façon identique sont à l’arrière-scène, derrière les barreaux. L’atmosphère est créée tout de go. Seul l’évêque porte la pourpre puisqu’il vient de l’extérieur. C’est dans une pénombre constante que tout se joue.
Les évènements débutent en 1912 à la salle de spectacle du Collège de Roberval et se terminent en 1950. Lors d’une répétition du Martyr de Saint-Sébastien le jeune Simon donne un baiser brûlant à Vallier, ce qui a pour effet de rendre l’évêque Bilodeau jaloux. Lettres, baisers refusés, coups de fouets, fiançailles, incendie, il se passe énormément de choses dans Les Feluettes et c’était par moment difficile de s’y retrouver. On y fait beaucoup allusion au Lac Saint-Jean et à un moment où on le dit gelé, il est représenté par un immense drap blanc, qui se transforme éventuellement en draps douillets pour accueillir les amours de Simon et Vallier, effet scénique intéressant.
La musique est belle et j’ai entendu de beaux duos entre Sanae et Simon, entre Vallier et sa mère mais le plus beau duo a été le duo d’amour entre Vallier et Simon. J’ai particulièrement aimé la voix de Jean Michel Richer à qui Étienne Dupuis donnait la réplique en beauté. Un opéra où on chante l’homosexualité sans retenue et sans gêne, c’est une nouveauté qui laissera sa marque dans l’univers de l’opéra.
Si on se fie aux applaudissements et aux ovations en fin de représentation, les mélomanes ont beaucoup, beaucoup aimé.
***½
0 Au secours, 1 Pas du tout, 2 Un peu
3 Assez, 4 Beaucoup, 5 Passionnément
 Opéra : Les Feluettes de Kevin March
Genre : Opéra
Structure : 2 actes
Langue : en français, avec surtitres français et anglais
Livret : Michel Marc Bouchard, d’après sa pièce de théâtre Les Feluettes ou la répétition d’un drame romantique (1987)
Création : Opéra de Montréal, 21 mai 2016
Coproduction : Productions ODM Inc et Pacific Opera Victoria
préOpéra – pour plonger au cœur des œuvres
Pour en savoir plus sur chacun des opéras à l’affiche, le musicologue Pierre Vachon offre, avant chaque représentation, une introduction à l’œuvre et à son contexte, illustrée d’extraits sonores. Au Piano Nobile de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, dès 18 h 30. Durée : 30 minutes. Gratuit pour les abonnés et 5 $ pour les non-abonnés (billets en vente à la billetterie de la Place des Arts les jours de représentation).