NE M’OUBLIE PAS
Jusqu’au 25 mars 2017
Texte Tom Holloway
Mise en scène Frédéric Dubois
Traduction Fanny Britt
 Avec François Papineau, Louise Turcot, Jonathan Gagnon et Marie-Ève Milot
Décor Jasmine Catudal Accessoires Normand Blais Costumes Linda Brunelle Éclairages Caroline Ross
Musique David Ratté Vidéo Yves Labelle Assistance à la mise en scène Guillaume Cyr
RÉSUMÉ
Gerry est dans la cinquantaine. Il a quitté Liverpool quand il avait trois ans.
Mary en a 70. Elle n’a jamais cessé de célébrer l’anniversaire de son fils, malgré le fait qu’en rentrant à la maison un jour, elle découvrait qu’il avait disparu. Parti au bout du monde, vers une meilleure vie, disait-on, avec promesses d’air pur, d’abondance  et  d’une  famille accueillante. La réalité était tout autre. Aujourd’hui, alcoolique, colérique et hanté par son passé, il est le père de Sally. Un très mauvais père. Ensemble, ils iront à la rencontre de l’histoire de Gerry. Pour tenter de comprendre ce qui a fait de lui ce qu’il est et pour apprendre, peut-être, à aimer. Pour savoir d’où il vient, pour voir enfin où aller.
Inspiré d’un fait réel et terrible, le magnifique texte de Tom Holloway expose une injustice historique dont les victimes sont des enfants. Entre 1945 et 1968, dans le cadre d’un programme créé par le gouvernement britannique, on a menti à au-delà de 3000 petits, leur annonçant qu’ils étaient orphelins. On les expatriait en Australie, à cette  époque obsédée par sa politique migratoire «White Australia» qui encourageait l’immigration européenne blanche. En réalité, pour la  plupart,  ils  subissaient  maltraitance et  abus. Avec Ne m’oublie pas, on assiste aux premières  conversations,  douloureuses,  mais belles, d’une famille dispersée et de nouveau rassemblée. Un sujet tristement intemporel et universel. Une œuvre-choc.
CRITIQUE
Trois sofas, un fauteuil, une table et deux chaises sur scène ; trois lieux différents sur une même scène. L’éclairage cible un des trois endroits et on se retrouve soit dans la cuisine de Mary à Liverpool, soit en Australie, dans l’appartement de Nathalie, la fille de Gerry ou encore dans le bureau d’un organisme qui aide les migrants à retrouver leur famille. Cette simultanéité de décor permet de faire évoluer la pièce non pas en ligne droite mais avec de nombreux flash-backs. Gerry a été enlevé à sa famille et envoyé en Australie quand il avait quatre ans. Mary, sa mère, n’a cessé de penser à lui pendant ces cinquante années. C’est au chemin douloureux vers leurs retrouvailles qu’on assiste.
Louise Turcot joue parfaitement une Mary fragile alors que Nathalie (Marie-Ève Milot), la fille de Gerry est dynamique mais compréhensive. Quant à Jonathan Gagnon il joue un intervenant très compatissant. Mais c’est le jeu de François Papineau qui donne toute la dimension à la pièce. On sent en lui une colère si puissante qu’on a l’impression de voir un volcan qui pourrait exploser à n’importe quel moment. On sait que c’est du théâtre mais son jeu est totalement imposant et troublant.
Une pièce pas très loin d’une réalité canadienne, celle des pensionnats où ont été envoyés les autochtones.
***
0 Au secours, 1 Pas du tout, 2 Un peu
3 Assez, 4 Beaucoup, 5 Passionnément
Au Théâtre Jean Duceppe de la Place des Arts